Le "Musée néo-calédonien"
Le «Musée néo-calédonien»
Sous l’impulsion du pasteur-ethnologue Maurice Leenhardt, fondateur de la Société des Etudes Mélanésiennes en 1938, le gouverneur Georges-Marc Pélicier, prend la décision de réorganiser le musée et de remédier au délaissement subi par ce dernier depuis le conservateur Henri Fosset, qui a plus prêté de l’importance à la bibliothèque pendant toutes ces années. Par l’arrêté n°219 du 1er mars 1940, le “Musée néo-calédonien” est créé: “art. 4: l’administration relève de l’Instruction publique et s'exerce par un comité de patronage nommé par le gouverneur” (JONC n°3933 du 11 mars 1940). Sa direction technique et scientifique est assurée par la Société d’Etudes Mélanésiennes. La création du Musée néo-calédonien se situe à la croisée du réformisme colonial et du développement d’une étude savante des sociétés autochtones.
Les années 1930-1940 marquent un tournant dans l’histoire de la protection du patrimoine kanak avec la mise en place d’une première politique patrimoniale. Les collections s’enrichissent de pièces ethnologiques et de spécimens d’histoire naturelle (collections zoologique, minéralogique, paléontologique, botanique). La collection ethnographique kanak s’est étoffée de sculptures et d'autres éléments de la Grande Case, d’outils de culture, d’éléments de navigation, d’armes, de poteries, de spécimens liés aux pratiques magiques et aux cérémonies funéraires, d’objets de vannerie, de gourdes, d’instruments de musique et d’éléments de parure. Les collections ethnographiques océaniennes se sont aussi développées. Ces collections résultent en grande partie des collectes sur le terrain de Maurice Leenhardt et, par la suite, de Jean Guiart, entreprises par le biais de l’Institut français d’Océanie.