Du « Musée local » au « Musée colonial »
Du « Musée local » au « Musée colonial »
Le musée de Nouvelle-Calédonie est l’institution culturelle la plus ancienne du pays.
Par une décision du gouvernement Guillain en poste depuis 1862, un musée est créé le 28 août 1863, dix années après la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par l’amiral Febvrier-Despointes, le 24 septembre 1853 à Ballade. Géré par une commission permanente désignée par le Conseil général du gouvernement colonial qui le finance, la création du “Musée local” est directement liée aux expositions coloniales: “art. 1: Une commission permanente est instituée à l’effet de recueillir les produits de la Nouvelle-Calédonie et les spécimens de toutes sortes [...] Il en sera fait un envoi à l’Exposition coloniale à Paris, et il en sera formé une collection pour être exposée à Port-de-France dans un local à ce destiné” (Délibération n°104 du gouverneur, 1863).
Destiné à exposer les produits de la Nouvelle-Calédonie et à faire connaître les richesses de son sous-sol, l’objectif était
“d’attirer l’attention sur la nécessité présente d’encourager l’exode d’hommes et de capitaux indispensables pour hâter le développement des grandes productions agricoles ou minières” (Perrot, 1925).
On peut noter aussi une intention de préserver la culture autochtone qui, selon l’Administration coloniale serait vouée à disparaître:
“ces peuples trouvant dans notre civilisation plus de moyens de bien-être abandonnent peu à peu leurs cultures; dans quelques années, il n’en restera plus de traces; il serait convenable de conserver à ceux qui viendront après nous les monuments d’une nationalité qui tend à disparaître [...] Nous recommandons particulièrement des notes sur l’histoire, les moeurs, les institutions des peuples de la Nouvelle-Calédonie, la recherche des armes de guerre, ustensiles de ménage, poteries, masques, ornements, chevelure” (Moniteur impérial de la Nouvelle-Calédonie et dépendance, 1859).
Le musée semble être tombé en désuétude dans les années 1880 jusqu’en 1892. A partir de cette date, il change d’appellation et devient le “Musée colonial”.
La colonie alloue des subventions afin d’enrichir les collections du musée mais le don reste le moyen d’acquisition le plus récurrent.
Aucun réel besoin d’établir un inventaire n’est mentionné avant 1893. C’est en 1895 seulement que ce travail est entamé sous le conservateur Julien Bernier.