"Histoires gourmandes - Saveurs calédoniennes / d'une cuisine à l'autre"

Le melting-pot calédonien, qui parfume aujourd’hui les cuisines et les tables du Caillou, a au moins 160 ans d’âge. Premiers occupants, navigateurs, missionnaires, colons, bagnards, militaires et travailleurs sous contrat se sont côtoyés au fil des décennies. Ils ont souvent dû mettre en œuvre leur créativité afin de s’adapter aux conditions de vie et aux réalités de l’environnement. Ils ont également observé puis adopté les techniques et les savoir-faire de leurs voisins. (…)

Histoire de goût... « Il faut manger pour vivre… »
Cette idée tantôt nous échappe, tantôt nous obsède. Mais une chose est sûre : dès l’instant où nos lointains ancêtres ont éprouvé le plaisir de manger, ils ont cherché à le renouveler, à le faire durer et à multiplier ses saveurs. Depuis, nous n’en finissons plus d’avoir faim et soif d’innovations.
L’instinct de survie soutenu par la peur de manquer de nourriture et la recherche du bien être nous ont accompagnés tout au long de notre histoire sur le chemin du progrès et du confort. Nous n’avons cessé de perfectionner divers moyens de nous procurer, préparer et conserver notre nourriture.
D’abord récolteurs, cueilleurs, puis chasseurs, pêcheurs, pasteurs et agriculteurs, nous sommes devenus à la fois les acteurs et les cibles d’une société de consommation. La maîtrise du feu il y a 800 000 ans nous a permis de cuire nos aliments et de les rendre plus digestes, mais aussi de devenir plus sociables. Garder le feu vivant a nécessité le foyer devenu symbole du groupe familial, de la prospérité et de l’espoir d’avenir. La nourriture cuite dans les trous à pierres chauffées, ensuite à l’eau puis au four, agrémentée de sauces et de condiments, traitée selon des règles et des rituels est un signe identitaire qui s’adapte, se partage et s’adopte avec plaisir.