Le musée tisse sa Toile
Ce vendredi 18 mai, le Musée de Nouvelle-Calédonie célébrait la Journée internationale des musées (Jim), autour du thème « Musées hyper-connectés : nouvelles approches, nouveaux publics ». Objectif, faire sortir la culture des murs et la faire voyager sur les réseaux sociaux.
Pour la troisième année consécutive, le musée de Nouvelle-Calédonie participait à la Jim, à travers différentes activités organisées tout au long d’une journée où l’entrée était gratuite. Au programme, la visite guidée filmée de l'exposition « Trajectoires kanak : histoires de voyages en Nouvelle-Calédonie », réalisée par le musée Anne-de-Beaujeu de Moulins, dans l’Allier. Une vidéo de 52 mn – proposée durant un mois – qui montre une expo pour laquelle une dizaine de musées français ont prêté de précieuses pièces. Parmi elles, tout un tas d’objets du patrimoine kanak – chambranles, flèches faîtières, bambous gravés, pagnes, étuis péniens, casse-tête… – dont certains ayant appartenu au chef Poindi Patchili, compagnon d’insurrection d’Ataï, collectés et envoyés en France par Gervais Bourdinat, un Communard originaire de Bourges et décédé à Nouméa en 1899.
Un mot d’ordre, exporter et partager
Dans le sens inverse, le musée de Nouvelle-Calédonie a également fait parvenir à son partenaire de Moulins une visite filmée, celle de son parcours kanak. Autre action mise en place à l’occasion de la Jim, les agents du musée présentent sur la toile leurs objets préférés. Exposés ou gardés dans les réserves de l’établissement. Chargée de projets culturels et chef d’orchestre de la Jim pour le musée, Malia Fanene a choisi de montrer une monnaie d'échange Tevau des Îles Salomon. « Un ouvrage très complexe dont la confection nécessite une grande patience. » Ces différents témoignages ont été mis en ligne sur les pages Facebook et Twitter du musée. Avec consignes de « liker » et partager les publications. Les internautes sont invités à poser toutes les questions qu’ils souhaitent sur les activités, les missions, les collections ou encore les métiers du musée de Nouvelle-Calédonie. « Le mot d’ordre, c’est d’essayer de ne pas rester cantonnés à l’intérieur de nos murs, et d’exporter la culture, de faire découvrir ce que l’on fait, souligne Malia. Pour cela, Internet est un outil commode et peu coûteux ».
Table ronde ce samedi
Troisième volet de l’opération, des micro-trottoirs au cours desquels Malia et ses collègues, armés d’un smartphone ou d’une caméra, interrogent les passants. Savez-vous ce qu’est un musée ? Connaissez-vous le musée de Nouvelle-Calédonie ? La diversité culturelle y est-elle représentée ? Malia rentre du marché Moselle avec plusieurs enregistrements sur son iPhone. « Par rapport au projet d’agrandissement du musée, on demande aussi aux gens ce qu’ils souhaiteraient y trouver en plus. » Ces courtes vidéos seront diffusées ce samedi 19 mai, Journée mondiale de la diversité culturelle, au cours d’une table ronde organisée à la demande du cabinet de Déwé Gorodey, sur le thème « Le musée : un outil pour encourager le dialogue interculturel et le développement ». Elle se déroulera de 15 h à 17 h au musée et sera co-animée par la socio-anthropologue Caroline Graille, auteur de la thèse « Des militants aux professionnels de la culture : les représentations de l’identité kanak en Nouvelle-Calédonie (1975-2015) ».
Chaque année depuis 1977, la Journée internationale des musées est célébrée à travers le monde autour du 18 mai. Destinée à sensibiliser le grand public aux enjeux des musées dans le développement de la société moderne, elle porte haut sa devise : « Les musées, moyen important d'échanges culturels, d'enrichissement des cultures, du développement de la compréhension mutuelle, de la coopération et de la paix entre les peuples ». Ces dernières années, la Jim a connu une participation record, avec près de 30 000 musées organisant des animations dans plus de 120 pays.
Exposition-spectacle le 26 mai
« Voyages et destinées - Histoires calédoniennes » est le titre de l’exposition-spectacle que proposera le musée de Nouvelle-Calédonie le samedi 26 mai à l’occasion de la Nuit des musées. S’inspirant de la visite guidée filmée présentée depuis vendredi, elle raconte des tranches de vie de quatre personnages à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, présentées sur fonds de berceuses, de temperas et de rythmes du pays.
Quatre balades gratuites, de 18 h à 22 h sur inscription. Celle de 19 h sera également assurée en langue des signes. Réservations : 27 06 47 ou 27 23 42.