Un tapa teint à l'indigo provenant de Santa Isabel aux Iles Salomon
Ce tissu d'écorce a été teint à l'indigo sauvage
220 cm x 90 cm
Matière : écorce de mûrier à papier (Broussonetia papyrifera), indigo sauvage
Technique: battage du liber de la plante, teinture et dessin à main levée
Collection de M. Guerassimoff Serge
Aux îles Salomon, on trouve du tapa principalement dans les îles occidentales de la Nouvelle-Géorgie et de Santa Isabel. Il était traditionnellement principalement fabriqué à partir du kalala* et le barekoto*, deux espèces de banian (Ficus spp.) qui fournissent un tissu d’écorce rouge / marron. Un tapa blanc, fabriqué à partir d'une autre espèce, était lui teint en bleu avec du pau (indigo sauvage). Le tissu d’écorce pouvait également, comme ici, être éclaboussé de bleu ou décoré de motifs bleu vif représentant parfois des oiseaux, des requins ou des dugongs stylisés.
Il est dit que les femmes de Santa Isabel étaient expertes dans la fabrication du tapa bleu, lequel était apparemment ensuite échangé en Nouvelle-Géorgie. Le tapa était produit avec des méthodes similaires à celles utilisées ailleurs par séchage, trempage et battage de l’écorce.
Dans cette région, les hommes portaient un pagne court de tapa bleu ou brun et d'anciennes photographies montrent des femmes vêtues d'un vêtement similaire, mais plus large et rembourré à l'arrière de façon à former un grand coussin triangulaire. Ces vêtements, considérés comme trop légers par les premiers missionnaires de Nouvelle-Géorgie sont rapidement devenus inacceptables et ont été remplacés par des vêtements en coton.
L'art de fabriquer du tapa a ainsi presque été perdu, mais les festivals culturels récents ont encouragé les femmes de Santa Isabel à redécouvrir le tapa bleu unique porté par leurs ancêtres. Aujourd'hui, il est porté comme une jupe portefeuille par des groupes de danse de femmes.
D’après « Pacific Tapa » de Roger Neich et Mick Pendergrast (2005).
*En Langue Roviana des Iles Salomon