Tapa, masi kesa de Fidji

Les objets du mois
Objet du mois de
Mars

Provenant de l’île de Namuka, Groupe Lau, Fidji - collecté à la fin du XIXe siècle

MNC 2014.15.2
160 cm x 118 cm

Matières : mûrier à papier (Broussonetia papyrifera), terre argileuse, charbon de bois 
Techniques : battage (du liber de la plante), pochoir
 

La fabrication et l’ornementation des masi sont réservées exclusivement aux femmes comme dans l’ensemble de la Polynésie occidentale.

La plante communément utilisée pour ces supports est le mûrier à papier, tutu*. Le liber, lou tutu*,  enlevé au corps ligneux du tutu, est posé à plat sur une enclume de bois, ndundua*, et battu jusqu’à élargissement à l’aide d’un maillet, ike*. Le masi est ainsi prêt à recevoir teinture et décoration. Une des technqiues de décoration employées à Fidji, seul endroit en Océanie à s’en servir, est celle du pochoir permettant d’imprimer des motifs. Auparavant, les pochoirs ou draudrau* étaient réalisés à partir de feuilles de pandanus ou de bananier dans lesquelles des motifs géométriques, mo*, étaient délicatement découpés. Mais ces pochoirs végétaux ne peuvent pas être utilisés plus d’une fois. C’est pourquoi, ces feuilles sont remplacées aujourd’hui par des matériaux plus résistants comme les feuilles en plastique ou des clichés radiographiques, réutilisables.  

L’ornementation d’un masi kesa commence toujours à partir des bordures en allant vers le centre, par le remplissage avec des motifs symbolisant la flore et la faune et ramenant parfois à des récits populaires.

Les masi kesa étaient portés en pagne par des personnes de haut rang lors de grandes occasions telles que les mariages ou les funérailles. Aujourd’hui, ils sont fabriqués en partie pour la vente aux touristes de passage sur l’île et comportent désormais de nouveaux éléments plus figuratifs se mêlant aux motifs stylisés anciens.