"Siapo ēlei" ou tapa provenant des îles Samoa
Longueur : 207 cm ; largeur : 153 cm
Matières : mûrier à papier (Broussonetia papyrifera), Bischofia javanica, bancoulier (Aleurites moluccana)
Techniques : battage, estampage
Certains siapo sont décorés à l’aide de deux ‘upeti mais l’ornementation de notre siapo a été réalisée avec une seule matrice. C’est le même motif qui est répété dix fois. La taille de la matrice utilisée est de 75 cm x 40 cm.
Une empreinte de matrice est appelée potu. Les siapo ēlei sont aussi composés de deux catégories : les siapo vala et les siapo pupuni. Les siapo vala, comme celui-ci, sont composés de huit ou de dix potu, tandis que les siapo pupuni, de plus grande taille, comportent cinquante potu. Le siapo pupuni était utilisé autrefois comme rideau pour créer de l’intimité à l’intérieur des habitations traditionnelles, fale, habituellement ouvertes, et servait aussi de couvre-lit, de moustiquaire ou encore de linceul.
Les motifs sont toujours inspirés d’éléments naturels tels que les plantes, les animaux marins et terrestres. Le répertoire des motifs de siapo est le même que celui du tatau, tatouage.
Voici quelques noms de motifs repérés sur notre siapo vala :
1 et 1’ : Fa’amasina, (« fa’a », « à la manière de » ; « masina », « lune ». Il s’agit aussi du motif représentant le rouleau de feuilles de pandanus)
2 : Fa’a’ali’ao, (« ‘ali’ao », « trocas »)
3 : Fa’apaoga, (« paoga », « fougère »)
Le siapo vala (« vala », « jupe ») a une fonction vestimentaire. On raconte que dans les temps anciens, le siapo était exclusivement porté par des jeunes filles de haut rang ou taupou, et des fils de chefs, manaia. Mais, avec l’arrivée de la religion qui ne voyait pas la nudité d’un bon œil, progressivement tous les Samoans se vêtirent de siapo. Si le siapo pupuni enveloppait le défunt, le siapo vala accueillait le nouveau-né. Au fil des contacts avec l’Occident, les étoffes européennes vont prendre de plus en plus de place et finiront par remplacer les habits en tapa au quotidien. Aujourd’hui, ces derniers ne se portent plus que pour les grandes occasions.
De nos jours, aux îles Samoa, les siapo sont confectionnés principalement pour les échanges cérémoniels mais aussi pour satisfaire la demande en tant qu’objets de décoration.