La montre gousset de James Paddon

Les objets du mois
Objet du mois de
Avril
MNC 85.2.5
Diamètre 4 cm x longueur totale 35 cm
Matières : or 18 carats, acier
Techniques : ciselé, poli, gravé

La vie de James Paddon fut liée à l’activité santalière en Océanie dont il était l’un des nombreux opérateurs. Il naquit à Portsmouth en Angleterre en 1812 et fut membre de la Royal Navy avant de se retrouver capitaine d’un brick en 1840, commerçant sur les côtes chinoises et dans le Pacifique.

C’est entre 1841 et 1843 qu’il débuta son activité dans le négoce du santal. Il partagea alors son temps entre la Nouvelle-Calédonie et les Nouvelles-Hébrides (Vanuatu) où il ouvrit des comptoirs. Son principal concurrent était l’armateur négociant Robert Towns qui donna son nom à Townsville en Australie.

En Nouvelle-Calédonie, il entama son activité à Maré en 1843 puis à l’île des Pins à partir de 1846 jusqu’à ce qu’il ait eu vent de la prise de possession de l’archipel par la France. C’est donc en 1853 qu’il s’établit à l’île Nou (presqu’île de Nouville aujourd’hui) en ayant négocié son accès auprès du chef Kuindo.

Dès l’installation des Français à Port-de-France (Nouméa aujourd’hui), James Paddon les aida le plus possible contre rétribution. En 1857, accusé de trafic d’armes et par peur des représailles du gouvernement français, il s’exila un certain temps en Australie. Cherchant à mettre sur pied des contrats de colonisation, le gouverneur fit revenir James Paddon qui négocia son bail et reçut la somme de 40 000 ou 60 000 francs de l’époque à titre d’indemnisation.

En 1859, James Paddon s’installa sur une concession de 4 000 hectares à Païta et entreprit de faire venir des immigrants d’Australie. Un premier contingent de cinq familles (Metzger, Human, Ohlen, Gaertner et Lynch), en majorité originaires d’Allemagne, débarqua en mai 1859.

Il mourut à l’île Nou d’une inflammation de poitrine le 13 février 1861, à l’âge de quarante-neuf ans. Il fut enterré le lendemain à Port-de-France, au cimetière N’Gou à la Vallée du Tir. James Paddon vivait maritalement avec Naitaini, une femme originaire de Tanna. Ils eurent quatre filles : Louise, Betsy, Lizzie et Bella. Lizzie épousa monsieur Fernand Leriche et ils eurent trois enfants.

Le 9 avril 1866, ses restes furent transportés en grande pompe à bord du cotre Marceau, pour être inhumés à Païta, dans sa propriété. Son monument funéraire fut classé au titre des monuments historiques de la province Sud en 2012.

L’« inédit » qui vous est présenté provient de la manufacture G. Perregaux créée en 1856 en Suisse. Cette montre gousset avait été conservée par Fernande Leriche, petite fille de James Paddon. Au décès de celle-ci, Jean Lèques (Notaire à l’époque et Maire Honoraire de la ville de Nouméa aujourd’hui) effectua l’inventaire notarié des biens lui appartenant et récupéra la montre avant d’en faire don au musée dans les années 70. Cet objet fait partie de la « collection historique » du musée de Nouvelle-Calédonie.

 

Monument funéraire de James Paddon Païta 2017 (c)MNC