Colliers et couronnes de coquillages polynésiens

Les objets du mois
Objet du mois de
Septembre
Origine : îles de la Société, Polynésie Française
Date : Collectées par le gouverneur Gustave Gallet entre 1872 et 1902 et par le géomètre Nicolas Ratzel entre 1916 et 1978
Matière : coquillages divers dont Tricolia sp., fibres végétales, coton, fil

Il n'est sans doute pas de société océanienne qui n'ait avant la période de la colonisation utilisé les coquillages comme des éléments traditionnels de sa parure. Malheureusement, pour la Polynésie orientale, à l'exception notable des Marquises, on n'a guère conservé d'exemplaires de cette ancienne ornementation qui a très tôt cessé d'être fabriquée et portée. Il ne subsiste par exemple que quelques très rares exemplaires du taumi, ce pectoral décoré de nacres, de plumes, de dents de requins et de poils de chien que portaient autrefois les guerriers des îles de la Société. Et il reste encore moins de colliers de fragments de nacre et de coquillages percés et découpés de Mangareva comme des Tuamotu, qu'ont décrit les premiers voyageurs occidentaux.

En revanche, les musées et les tiroirs des collections privées sont pleins de ces ornements de coquillages (colliers, couronnes, diadèmes, ornements d'oreilles, ceintures, bracelets) que les Polynésiens confectionnèrent très tôt, dès la seconde moitié du XIXe siècle, pour leurs transactions économiques avec les marins, commerçants et fonctionnaires venus d'Europe et d'Amérique du Nord. Objets échangés contre de l'argent ou des marchandises afin de satisfaire des besoins clairement matériels, ayant parfois été portés au cours d'une danse, ils n'ont généralement pas retenu l'attention des ethnologues et des conservateurs. Un mépris d'autant plus injuste que, malgré la modestie de leurs matériaux et des techniques utilisées, ce sont souvent là des objets témoignant d'une incontestable créativité. Celle-ci s'est d'ailleurs maintenue jusqu'à nos jours et s'observe tout aussi bien dans les costumes des groupes de danse traditionnelle que dans la bijouterie artisanale.

 

L'association des amis du musée de Nouvelle-Calédonie