Collection de cartes postales anciennes d'Océanie
Longueur moyenne: 14 cm - Largeur moyenne : 9 cm - Poids moyen: 4 g
Matériaux les plus fréquents : papier, carton, photographies collées
Techniques les plus fréquentes : impression ou photographie
En 2016, le musée de Nouvelle-Calédonie acquiert auprès de Monsieur Maxwell Shekleton (1937) une importante collection de cartes postales illustrées anciennes. Ce cartophile a commencé très tôt, dès l’âge de cinq ans, à collectionner, en rassemblant des timbres, puis au fil des années, des cartes postales principalement, des pièces de monnaie, des billets de banque, des photographies anciennes et d’autres types de documents iconographiques, livres, revues et journaux anciens. Les premières cartes postales anciennes qui ont constitué son fonds appartenaient à sa famille. Après le décès de sa grand-mère maternelle en 1962, pendant qu’il faisait le tri dans ses affaires, il découvrit une centaine de cartes postales anciennes de Wallis et Futuna et de Nouvelle-Calédonie, échangées entre ses grands-parents installés à Wallis à l’époque, (fin du 19ème siècle - début du 20ème siècle) et la famille en Nouvelle-Calédonie. À partir de là, il commence à faire l’acquisition dans un premier temps de cartes postales anciennes illustrées de la Nouvelle-Calédonie et des îles de Wallis et Futuna, puis étend son champ de recherche sur les autres îles françaises du Pacifique, Polynésie Française et les Nouvelles-Hébrides (le Vanuatu aujourd’hui) et petit à petit, au reste de l’Océanie.
La carte postale, support de communication dont on se sert principalement pour envoyer des brèves correspondances à découvert, fait son apparition officielle en 1869 en Autriche. Les premières cartes postales illustrées françaises voient le jour en 1889, lors de l’exposition universelle de Paris. C’est l’œuvre du dessinateur et graveur Léon-Charles Libonis (1847-1901) qui réalise la première série de cartes illustrées de la tour Eiffel destinées aux touristes. Celles illustrées avec les dessins sont très vite remplacées par les cartes illustrées de photographies (1891), inventées par Dominique Piazza (1860-1941) qui a trouvé une technique consistant à réduire les clichés photographiques afin de les faire tenir sur un format carte postale. De 1900 jusque dans les années 1920, la carte postale connaît son âge d’or, notamment au moment de la Grande Guerre où son utilisation est encouragée par l’armée afin de faciliter le contrôle des correspondances, étant envoyée à découvert. Elle permettait aussi en même temps, de faire circuler des images et des messages de propagande.
On peut distinguer aujourd’hui trois grandes périodes de la carte postale illustrée : 1900-1950, la carte postale illustrée « ancienne », 1950-1970, « semi-moderne » et de 1970 jusqu’à aujourd’hui, « moderne ».
Le format reste le même pour les cartes postales illustrées « anciennes » que pour celles qualifiées de « semi-modernes », tandis que les cartes postales illustrées « modernes » n’ont aucun format standard. Les « anciennes » sont la plupart du temps en noir et blanc, mais il en existe aussi en couleur grâce à la technique de la chromolithographie. Les années 1910 voient le développement d’autres procédés d’imprimerie qui seront utilisés pour l’impression de ces supports de correspondance. Depuis 1908, le verso de la carte est divisé en deux parties : l’adresse du destinataire figure à droite et le message à gauche. Avant cette date, le dos n’était pas divisé. Il servait simplement à écrire l’adresse du destinataire et l’avant de la carte, à afficher le timbre. Seulement sept mots pouvaient être écrits au bas du recto.
Ce fonds de cartes postales illustrées acquis récemment par le musée est composé de huit lots :
- MNC 2016.7.1, du royaume de Tonga, comptant 310 cartes,
- MNC 2016.7.2, de Wallis et de Futuna, comptant 74 cartes,
- MNC 2016.7.3, des îles Salomon, comptant 311 cartes,
- MNC 2016.7.4 et 5, de la Papouasie Nouvelle-Guinée comptant 488 cartes,
- MNC 2016.7.6, de la Nouvelle-Guinée néerlandaise (aujourd’hui la Papouasie occidentale), comptant 67 cartes,
- MNC 2016.7.7, des Samoa américaines, comptant 230 cartes,
- MNC 2016.7.8, « les cartes japonaises* », parcourant les îles de Palau, Marshall, Ponape, Caroline, la Nouvelle-Calédonie, la Papouasie Nouvelle-Guinée, les îles Salomon et Samoa, comptant 50 cartes.
Les cartes postales anciennes sont parfois illustrées de photographies qui ne sont disponibles nulle part ailleurs aujourd’hui. Cette collection présente plusieurs intérêts et a une importance régionale. Outre la valeur philatélique de certaines de ces cartes, elles présentent un grand intérêt ethnographique et historique. Si elles étaient destinées à montrer les « curiosités des mers du sud », elles permettent aujourd’hui de témoigner de plusieurs aspects de la vie océanienne à cette époque (les activités comme la pêche, la chasse, la guerre, mais aussi l’architecture locale, les tenues vestimentaires et costumes souvent à travers des photos de portraits en plein air ou en studio, le travail des femmes comme la vannerie et le tapa, les fêtes et cérémonies,…). Un grand nombre des cartes postales de l’Océanie ont été éditées par les missions, notamment la congrégation de la Société de Marie. On aperçoit sur plusieurs des cartes postales des illustrations des missions établies et notamment des églises, des missionnaires « œuvrant » auprès des populations locales,… C’est aussi le temps des colonies en Océanie : des vues sur différents endroits du chef-lieu des colonies, les bâtiments,…
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*Ces cartes correspondent au moment où les Japonais ont récupéré certaines des anciennes possessions allemandes dans le Pacifique à l’issue du traité de Versailles en 1919 et qu’ils perdront au terme de la Seconde Guerre mondiale au profit des Etats-Unis pour la plupart de ces îles. Elles servaient à encourager les Japonais à se rendre dans ces nouvelles destinations.