"Jâwî" - Art contemporain des collections du centre culturel Tjibaou

Les expositions temporaires
Une exposition d'art contemporain océanien dans l'espace "pacifique" des salles d'exposition permanentes du musée de Nouvelle-Calédonie.

Du 28 mai 2016 au 29 mai 2017

Le musée de Nouvelle-Calédonie et l’ADCK-centre culturel Tjibaou possèdent l’un et l’autre des fonds d’une grande richesse. Ces collections publiques, en Arts Premiers pour l’un et en art contemporain pour l’autre, sont le bien de tous les calédoniens et doivent profiter au plus grand nombre. C’est dans cette optique que nous nous associons en 2016 et offrons au public deux expositions originales, "Kîbô" et "Jâwî" dans nos établissements respectifs. Ces expositions sont l’occasion de valoriser le partenariat constant et pérenne entre nos deux établissements culturels en collaboration avec d’autres Institutions.

JÂWÎ est une exposition du centre culturel Tjibaou en partenariat avec le musée de Nouvelle-Calédonie

Cette présentation d’oeuvres contemporaines, issues du Fonds d’Art Contemporain Kanak et Océanien du centre culturel Tjibaou (FACKO), tire son nom du mot JÂWÎ, qui signifie « nouer ensemble deux bouts » en langue a’jië (Houaïlou). Elle a pour vocation de révéler les liens étroits que le centre culturel Tjibaou et le musée de Nouvelle-Calédonie entretiennent depuis longtemps, autour de leurs collections et de leurs missions.

Réparties dans les salles du musée consacrées à l’Océanie, ces oeuvres sont mises en regard avec des objets anciens de même origine géographique, dans lesquels on trouvera un langage plastique ou un thème communs. Réalisées à partir de 1990, ces oeuvres expriment des problématiques actuelles telles que la modernisation, le rôle des femmes, les questionnements sur la culture. Elles montrent combien l’artiste, et les oeuvres à travers lui, joue le rôle de révélateur des enjeux sociétaux actuels. La variété des oeuvres présentées permet d’entrevoir la richesse de la créativité en Mélanésie et la faculté qu’a cette dernière de se reformuler dans la pluralité. Cette présentation souhaite donner un avant-goût de la collection du FACKO et susciter chez le visiteur la curiosité de poursuivre cette expérience au centre culturel Tjibaou.

Scénographie

La scénographie souhaite souligner l’idée de continuité et de liens entre les objets anciens et les oeuvres contemporaines.
À la manière de poupées russes, c’est une exposition temporaire dans une exposition permanente, mais il ne s’agit pas de deux univers parallèles. Au contraire, ces deux ensembles montrent des interconnexions par le biais des objets : les oeuvres du FACKO étant un écho contemporain aux objets traditionnels dont ils s’inspirent, dans la technique ou dans la thématique.
Les oeuvres sont reliées entre elles par un « fil d’Ariane » rose flashy pour aider le visiteur à les identifier d’une part, et pour matérialiser le lien qui unit ces différentes zones géographiques (Vanuatu, Polynésie, Papouasie-Nouvelle-Guinée), ainsi les oeuvres sont reliées dans le temps et dans l’espace.

La collection du Fonds d’art contemporain kanak et océanien

Unique en son genre, la collection du FACKO compte plus d’un millier d’oeuvres représentatives des courants artistiques qui sillonnent aujourd’hui le continent océanien.
Imaginée dès 1975 dans le cadre du festival Mélanésia 2000, cette collection s’est véritablement structurée sous l’impulsion de l’Agence de Développement de la Culture Kanak (ADCK) au début des années 90. Elle a officiellement pris le nom de « Fonds d’art contemporain kanak et océanien » en 1995.
Considérée, à juste titre, comme la seule collection publique exclusivement centrée sur l’art contemporain du Pacifique, elle se positionne comme un témoin de la vitalité de cet art dans cette région du monde, à commencer par la Nouvelle-Calédonie et la Mélanésie. Elle entend ainsi contribuer à la reconnaissance de l’identité culturelle de cet art tout en favorisant sa visibilité.
Cette collection se distingue par le pluralisme et la qualité des artistes et des thèmes qu’elle incarne, par la spécificité des oeuvres qu’elle rassemble et par la grande diversité des techniques représentées, photographie, peinture, sculpture, arts graphiques, artisanat d’art, installations, audiovisuel.
Ces oeuvres ont été sélectionnées et acquises non pas sur la base d’une esthétique propulsée par les canons de l’art occidental, mais en fonction de leur sens, de leur parole. Elles disent des choses. Elles tracent des itinéraires intimes, parfois secrets, à travers toute la Mélanésie et une partie de l’Océanie, de l’Australie à la Nouvelle-Zélande.
Cette collection s’enrichit régulièrement d’oeuvres nouvelles, en particulier à l’occasion de l’exposition « Ko Névâ », impulsée en 1990 par l’ADCK et réactivée annuellement depuis 2000 ; ou encore à la faveur d’échanges entre artistes organisés avec des établissements partenaires de l’ADCK-centre culturel Tjibaou, tels le musée de Rochefort, en Métropole, ou le musée des Beaux-Arts de Kaohsiung, à Taïwan.
Cette collection est également nourrie par l’apport de créateurs de Nouvelle-Calédonie, de Métropole, de la région Pacifique lors de résidences d’artistes organisées in situ par le centre culturel Tjibaou. Le FACKO donne lieu tous les ans à une présentation thématique dans la salle Bérétara – nom qui signifie « regarder, admirer » en langue xâracùù (Canala) – du centre culturel Tjibaou. Enfin, cette collection s’exporte également dans le cadre de prêts d’oeuvres à des institutions de la Nouvelle-Calédonie ainsi qu’à des musées du monde entier.

Informations techniques

  • Commissaire : Anne-Laure Aubail, chargée des collections au centre culturel Tjibaou
  • Scénographie et dépliant jeune public : Lola Guéneau, stagiaire de l’École nationale d’architecture de Montpellier
  • Montage : Antoine Billot
  • Signalétique : Point Ged

Avec l’aimable assistance technique des agents du musée de Nouvelle-Calédonie