Exposition de préfiguration du musée de la Nouvelle-Calédonie
Le président du gouvernement Louis Mapou et Mickaël Forrest, membre du gouvernement chargé notamment de la culture, ont inauguré l’exposition de préfiguration du MUZ, le musée de la Nouvelle-Calédonie rénové, jeudi 2 juin, à 18 h, au centre culturel Tjibaou, en case Bwénaado et dans la salle Bérétara (Village 1).
Presque trois ans après sa fermeture au public, le musée est de retour pour parler de sa renaissance. Sa rénovation fait partie des projets phares du secteur culturel du gouvernement de la Nouvelle Calédonie, sous la responsabilité de Mickaël Forrest, membre du gouvernement chargé notamment de la culture.
L’objectif de cette exposition est de tester auprès du public calédonien la démarche muséographique adoptée pour le nouveau musée. Le travail de réflexion et de recherche lancé depuis plusieurs années pour enrichir le nouveau musée sera mis en exergue. Les contenus de l’exposition sont appelés à évoluer au fil du temps de la présentation, à minima pendant des travaux de rénovation.
Le lieu d’exposition n’est pas anodin puisque le service des musées et du patrimoine qui gère le musée de Nouvelle-Calédonie avait soutenu et accueilli les actions de préfiguration du centre culturel Tjibaou précédant son ouverture en 1998.
L’exposition
Le MUZ donnera à voir plus d’une centaine d'objets de ses collections. Ces pièces, emblématiques pour certaines et inédites pour d’autres, seront mêlées à la parole des Calédoniens ainsi qu’à des œuvres contemporaines créées par des artistes du pays. Ces derniers ont répondu présents à l’appel de la toutoute du musée à l’occasion de résidences artistiques et culturelles organisées en 2021.
Le parcours de l’exposition prend sa source dans la case Bwénaado avec une immersion dans le projet de rénovation et d’extension du « MUZ, Musée de la Nouvelle-Calédonie », avant de serpenter vers la salle Bérétara consacrée à la présentation de l’Esprit qui l’anime.
Dans la case Bwénaado : « Renaissance du Musée de la Nouvelle-Calédonie »
En introduction, l’exposition retrace l’histoire du musée, institution culturelle la plus ancienne de la Nouvelle-Calédonie, qui a connu plusieurs renaissances depuis sa création en 1863 à l’époque des cabinets de curiosité jusqu’à sa mue en cours pour devenir un musée de société ou le musée de tous les Calédoniens.
Les différentes étapes du grand projet de rénovation du MUZ, Musée de la Nouvelle-Calédonie, en germe depuis vingt ans, seront dévoilées, avec des focus sur le chantier des collections et la construction des réserves externalisées, ainsi que l’aménagement du jardin ethnobotanique.
Le projet architectural sera mis en lumière à partir des maquettes, images en 3D, coupes et plans en 2D du nouveau musée. Une borne multimédia permettra également de suivre la mue du musée.
Dans la salle Bérétara : « Cêmû kârâ nyûûwâ, symbole de l’Esprit »
La nouvelle philosophie du « MUZ, Musée de la Nouvelle-Calédonie » repose sur les principes énoncés dans le préambule de l’accord de Nouméa qui reconnaît « la place essentielle de l’identité kanak du pays dans la communauté de destin acceptée ».
Être « le Musée de tous les Calédoniens » ou « le symbole de notre identité partagée », telle est désormais l’ambition portée par le nouveau projet scientifique et culturel du musée de la Nouvelle Calédonie. Il aspire donc à devenir ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui un musée de patrimoine et de société.
« Le musée est aussi un lieu de renaissance où l’objet d’hier et d’aujourd’hui, chargé d’une âme et d’une histoire, continue à vivre d’une autre manière, joue un autre rôle : faire le lien entre les générations et entre les cultures ».
Il s’efforcera d’exprimer davantage le regard que les Calédoniens portent sur eux-mêmes. Il devra donc continuer à aller à leur rencontre pour recueillir leurs témoignages et leurs points de vue, donner à voir et à entendre, laisser le champ libre à la parole.
Ce propos s’articule dans l’exposition autour de « trois Esprits ». Ils s’appuient sur des concepts issus des cultures kanak et interrogent la construction de la société calédonienne. Ils sont matérialisés par des « objets esprits ».
La manière de s’exprimer est inspirée des discours coutumiers et l’expression du « nous » est privilégiée. La parole vivante est mise en évidence par le biais des bornes multimédias et des créations contemporaines des artistes calédoniens.
Enfin, la muséographie s’appuie sur une approche spatiale, la question du rapport à la terre étant cruciale dans la construction identitaire en Nouvelle-Calédonie.