Présentation
Le masque, faux visage qui cache celui du porteur, est dans son acception usuelle, une notion trop étroite pour rendre compte des masques océaniens. Dans de nombreux cas, masques et coiffures apparaissent confondus. Ce qui semble n'être aux regards de l'observateur étranger, qu'une coiffure destinée à la parure du danseur, peut être en réalité perçu par les sociétés océaniennes comme de véritables masques destinés à occulter la personnalité du porteur au profit de l'esprit ou de l'être qu'il est sensé représenter. Inversement, cacher le visage du porteur par un masque ne signifie pas nécessairement qu'il soit un autre, cela peut être l'exaltation d'un sentiment.
Le masque est absent de l'art polynésien et micronésien. Il est par contre bien représenté dans l'art de Mélanésie.
Les masques mélanésiens présentés dans les musées nous apparaissent bien souvent comme des objets esthétiques autonomes. Par le fait même de leur préservation dans des structures muséographiques, le masque se réduit à l'objet, coupé de son contexte de chants, de danses ainsi que des cultures qui les ont fabriqués et utilisés. Son importance sociale est bien souvent plus large que les notions de déguisement et de divertissement auxquelles nous associons communément le masque.
Présenter les masques océaniens revient à regrouper sous une dénomination unique, des objets qui possèdent chacun des fonctions et des utilisations parfois fort différentes dans la même zone. Il est sans doute plus approprié de parler, comme le soulignait le Professeur Jean GUIART, non pas "du" masque océanien, mais "des" masques océaniens.