Si les archipels du Vanuatu et de la Nouvelle-Calédonie entretiennent des contacts et des échanges depuis des temps anciens, bien avant l’arrivée des Européens, c’est au 19e siècle qu’une importante main-d’oeuvre alors néo-hébridaise fut recrutée par l’Administration coloniale pour le développement des activités minières en Nouvelle-Calédonie. Les Ni-Vanuatu constituent, aujourd’hui, l’une des plus petites communautés présentes en Nouvelle-Calédonie. Attachés à leur terre d’accueil, ils sont discrets et gardent chacun le coeur et l’âme proches de leur île d’origine dont ils essaient, malgré la distance et les difficultés, de maintenir et retrouver les traditions pour une transmission aux nouvelles générations, mais également à l’ensemble des Calédoniens pour une meilleure connaissance de leurs savoir-faire.
C’est l’art de tresser les fibres de pandanus au Vanuatu qu’une part d’entre eux a choisi de mettre en lumière dans une exposition présentée en 2013, au musée de Nouvelle-Calédonie, et qui a donné lieu à cet ouvrage. Principalement mené avec des personnes originaires des provinces de Penama et de Shefa, ce travail souhaite partager et transmettre humblement une infime partie d’une culture richissime et variée. La confection de nattes en pandanus, objets domestiques ou objets de valeur, fait appel à des techniques de tressage et de teinture, aussi diversifiées que complexes d’une île à l’autre de l’archipel.
Ce livret présente la huitième exposition liée à un programme de restitution des travaux de recherches et d’enquêtes-collectes initiés par le musée de Nouvelle-Calédonie en 2009, dans la perspective de son projet d’extension et intitulée "Mémoires des gestes - Héritages à partager". La philosophie du futur musée, et ses nouvelles priorités s’inscrivent dans l’esprit de l’Accord de Nouméa et dans une démarche d’ouverture aux diverses cultures et communautés présentes en Nouvelle-Calédonie.
Le musée est souvent associé aux objets anciens « enfermés dans des vitrines », tels des vestiges d’un temps révolu. Certes, mais il n’a pas seulement vocation à conserver et à montrer, il est aussi un lieu de renaissance ou l’objet d’hier et d’aujourd’hui, chargé d’une âme et d’une histoire, continue à vivre d’une autre manière, joue un autre rôle : faire le lien entre les générations et entre les cultures.
- © musée de Nouvelle-Calédonie - 2015
- Directrice de publication : Marie-Solange Néaoutyine
- Coordination éditoriale : Shanel Tini et Malia Fanene
- Éditions du musée de Nouvelle-Calédonie SMP
- Réalisation : Point GED - Impression : Graphoprint