Le début du peuplement austronésien de la Nouvelle-Calédonie

Archéologie
Les cahiers de l'archéologie, vol. 6: Le début du peuplement austronésien de la Nouvelle-Calédonie - Données archéologiques récentes

La Nouvelle-Calédonie, de part sa position excentrée au Sud du croisant mélanésien, occupe une place à part dans l'étude du peuplement humain du Pacifique sud-ouest.

Le nom de la poterie Lapita, marqueur archéologique principal jalonnant la progression austronésienne en Océanie lointaine il y a environ 3000 ans, vient d'un site de la côte ouest de la Grande Terre.

Les ramassages de surface ont permis de montrer au cours des décennies la présence d'implantation renfermant ces tessons Lapita, parfois de grande taille, aussi bien sur la Grande Terre qu'aux îles loyauté et à l'île des Pins. Paradoxalement, la majorité de ces fouilles n'a jamais été publiée de façon complète, rendant toute synthèse sérieuse difficile à mener. Afin de palier à cet état de fait, les interventions du Département archéologie se sont concentrées au cours des deux dernières années sur une étude de plusieurs sites anciens.

Le but du présent "Cahier de l'archéologie en Nouvelle - Calédonie" est de présenter les premiers résultats des fouilles entreprises sur plusieurs de ces sites importants de la période de Koné WKO013A/B   de Lapita KVO003 de St Maurice-Vatcha WBR001 de Nessadiou et WNP038 de Pindaï.

Un chapitre d'analyse développe dans la deuxième partie de l'ouvrage certaines caractéristiques de la période de Koné, des évolutions dans la chronologie céramique, des transformations culturelles et de leur signification dans la reconstitution de la préhistoire calédonienne. Une redéfiniton de la chronologie de la poterie Lapita est ainsi présentée montrant que cette tradition céramique ne semble pas avoir été en usage durant plus de quelques siècles, au tout début de l'installation humaine.

Cette nouvelle vision de la chronologie préhistorique durant la première phase de colonisation humaine austronésienne - prenant en compte des aspects aussi divers que les modalités d'installation et d'adaptation à un nouvel environnement naturel, les réseaux d'échanges à courte, moyenne et longue distance, les évolutions culturelles divergentes à partir d'un fond culturel commun, la première installation de groupes dans les vallées alluviales, l'augmentation démographique et les nécessaires adaptations sociopolitiques - ouvre la voie à une reconstitution passionnante des transformations culturelles, sociales, politiques linguistiques et probablement génétiques intervenues durant le premier millénaire avant J.C.

Cette période a été caractérisée par la découverte d'un nouvel espace insulaire, à l'écologie extraordinairement diverse, qui a poussé les hommes à multiplier les choix d'adaptation et non à se réfugier dans une simple observation frileuse des préceptes sociaux et culturels de leurs ancêtres, Les sociétés se sont rapidement modifiées, les groupes familiaux se sont multipliés avant de se diviser, des fils de pêcheurs sont partis s'installer dans les plaines et les vallées.

Les premiers tertres ont été fondés loin de la mer, créant peut-être les plus anciens mythes d'origine des clans : véhiculés sous formes d'images durant vingt siècles, perdus pour la plupart au cours des générations, certains de ces mythes ont fini par être écrits sur du papier, sous l'impulsion de nouveaux venus...

Descriptif

  • Auteur : Christophe Sand, avec la participation de Jacques Bolé et d’André Ouetcho
  • 162 pages au format 19.5 x 28
  • nombreuses illustrations en couleur
  • Prix de vente public : 1 500 Frs
  • Édition française
  • Service territorial des musées et du patrimoine - Département archéologie.
  • Décembre 1995.