Si la littérature anthropologique et muséographique a reconnu depuis longtemps l'importance culturelle des nattes fines de Samoa, les TOGA, un malentendu et un mystère entourent ces objets de valeur. Le malentendu: on a cru que le mot signifiait "nattes", ou encore qu'il renvoyait au royaume voisin de Tonga. Or, il n'en est rien.
Mais, une fois le malentendu levé, un mystère en prend la place. Le mot ne renvoie à rien de connu. Pourtant il s'emploie couramment, depuis les premières informations ethnographiques dont on dispose. En outre, il peut désigner à la fois des nattes et des tapas. On arrive à deviner une origine proto-polynésienne de "recouvrement".
Une porte s'ouvre alors pour comprendre les rites de don: le don de ces objets répond à un premier don de nourritures et permet de recouvrir-envelopper le premier donataire et son don. C'est là un signe de sacralité: recouvrement rituel, englobement en valeur.
C'est que les nattes sont sans doute le symbole par excellence du don de vie, et peut-être le symbole du pouvoir génésique des femmes; leur don est la tentative toujours renouvelée d'englober la mort et de relancer la vie.
Entrée libre et gratuite par le jardin du musée, face à la grande case, rue de Sébastopol
