René Zimmer raconte que le trottoir en face de l’Holiday Inn de Port Moresby est le haut-lieu d’exposition des peintres de rue Chimbu. Deux ou trois centaines de toiles flottant au vent affichent les désirs et les tourments de ces artistes peu formatés proposant au jour le jour une vision panoramique de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Dans cet univers urbain, la nature occupe un espace considérable dans lequel se confondent les horizons de la mer, du ciel et de la terre. La nature bienveillante offre ses paysages luxuriants au fil des toiles exposées. On y découvre également des créatures ordinaires et imaginaires illustrant le formidable bestiaire de la tradition orale et des êtres indéfinissables errant le long de la frange côtière ou des chemins escarpés. Ceux-ci semblent générés par l’action conjuguée de la nature et de la culture rurale. Il apparaît que la nature et sa magie constituent la culture même des gens de Nouvelle-Guinée. Il est vrai qu’un homme coupé de son village est samting nating, réduit à rien, et que la nature demeure la condition nécessaire à son épanouissement et à sa dignité d’homme. Le grand livre d’images des Chimbu en face de l’Holiday Inn en est le témoin attentif et constant.
Entrée libre et gratuite par la rue de Sébastopol, face à la case du sud. Renseignements au 27 23 42 ou au 27 06 48.