La langue numé par Sébastien Atti et Louis Ouétcho

Les causeries
L’association Les Amis du Musée de Nouvelle-Calédonie vous invite à sa causerie mensuelle, qui aura lieu le mercredi 7 novembre 2007, à 18h, au Musée de Nouvelle-Calédonie. Les deux intervenants, Louis Ouétcho et Sébastien Atti, nous parleront de la langue numé, un dialecte de l’extrême sud de la Grande Terre, en voie de disparition.

Sébastien, animateur communal de la commune de Yaté, et Louis qui travaille dans les différents établissements scolaires de Yaté, se sont récemment déclarés volontaires pour le travail de collecte du patrimoine organisé par l’Agence de Développement de la Culture Kanak (A. D. C. K.). Et tout naturellement, leur intérêt les a portés vers le dialecte numé, langue de leur région qu’ils parlent depuis leur enfance.

Cette langue commence à disparaître, car la nouvelle génération ne la parle plus. Le nombre de locuteurs l’utilisant encore aujourd’hui est infime. C’est pourquoi on peut véritablement parler de langue en voie de disparition. Les deux collecteurs s’efforcent de la sauver de l’oubli, avec l’espoir bien sûr, d’en restaurer l’usage, à plus ou moins long terme.

Il s’agit d’une langue spécifique de l’aire djubéa-kaponé, que l’on rencontre depuis Touaourou jusqu’à l’île Ouen. Son importance fut grande dans le passé, car elle recouvre géographiquement l’extrémité de la Grande Terre, lieu d’arrivée traditionnel des nombreuses vagues d’immigration venues des Iles Loyauté et de l’Ile des Pins. De ce fait, elle comporte beaucoup de contes et de légendes de clans, témoignages de contacts et de rencontres.

Sébastien Atti travaille ainsi, actuellement, sur l’histoire des déplacements du clan dont il est issu, déplacements des gens, déplacement de la montagne, de la rivière, l’histoire devenant légende pour dire la façon de se repérer dans l’espace par rapport aux éléments de la nature.

Sébastien et Louis ont déjà à leur actif un lexique français/numé, édité par le Bureau de l’aire Djubéa-Kaponé, sous le patronage de l’A. D. C. K.

Lors de la causerie du 7 novembre, ils se proposent de nous conter la légende de l’aigle pêcheur, en langue numé bien sûr. Heureusement, ils ont promis aussi d’en assurer la traduction en français.