La collecte du patrimoine immatériel s’est révélée comme une nécessité urgente depuis quelques années, particulièrement dans les sociétés à tradition orale, si nombreuses en Océanie.
C’est pourquoi il est apparu très important à l’Association de Amis du Musée de Nouvelle-Calédonie, de proposer au public une rencontre sur ce thème.
Ce sera l’objet de la causerie mensuelle de l’Association, le mercredi 4 avril 2007, à partir de 18H, au Musée de Nouvelle-Calédonie.
Les intervenants, Emmanuel Tjibaou et Yamel Euritéin sont tous des collecteurs du patrimoine, chacun travaillant sur une aire coutumière spécifique dont il est originaire et maîtrise l’espace socio-culturel qu’il recouvre (locuteur d’une ou plusieurs langues kanak, connaissances historiques de la zone, …)
Pourquoi collecter ? Où et auprès de qui ? Que collecte-t-on et comment s’opère le collectage ? Autant de questions ouvertes à notre curiosité.
Historiquement, le collectage des données sur le patrimoine oral kanak remonte au début de la période coloniale, avec l’établissement des missions sur la Grande-Terre et les Iles Loyauté.
Le père Lambert missionnaire en Nouvelle-Calédonie de 1855 à 1903 (auteur de Mœurs et superstitions des Néo-calédoniens) fait à cet égard figure de pionnier, de même que plus tard, Maurice Leenhardt (1878-1954) qui introduisit l’approche scientifique dans ses recherches. De nombreux chercheurs venus de métropole pour la plupart, prennent ensuite le relais jusqu’à nos jours. Depuis 2002, les kanak eux-mêmes sont devenus acteurs à part entière de toutes les opérations de collectage, sous la responsabilité d’Emmanuel Tjibaou, entouré d’une équipe qui a su se donner les moyens de son action, aussi bien en terme de formation et de technologie que d’effectif.
Et si le chantier ainsi ouvert est immense, les résultats sont déjà là, la constitution progressive d’archives orales kanak s’installant dans le paysage scientifique comme dans le paysage traditionnel.